Le Blog de Charly SAMSON

Elle a lieu au cours de leur visite des grands sites archéologiques de l’Égypte antique. C’est dans la vallée des Reines que surgit l’extraordinaire. Ils visitent le tombeau d’un tailleur de pierres de Ramsès II. La chambre funéraire contient plusieurs sarcophages.

Sur un mur, une grande fresque est étonnement bien conservée. Le guide leur précise qu’elle vient d’être découverte. Les deux amis sont stupéfaits. Ils ont devant la représentation d’une scène de la moisson et c’est la réplique exacte du tableau que Lesage a peint il n’y a que quelques semaines en France !  Aucune reproduction de cette fresque n’existe encore et Lesage ne pouvait absolument pas la connaître.

Alors que penser ?

Cette fresque peinte il y a 3500 ans, Lesage l’a-t-il vue par une sorte de dédoublement ou de télépathie ?  Une entité, ou ses guides, ont-ils guidé sa main à l’insu de son esprit pour lui accorder cette révélation ?  Pour Lesage, cette identité d’inspiration ne pouvait provenir que du fait qu’il était probablement la réincarnation de l’égyptien qui avait peint cette fresque.

Trois hypothèses. Mais le mystère reste entier… Il me semble intéressant de chercher plus loin…

L’Égypte l’attire sans qu’il sache pourquoi. A partir de 1937 son désir de visiter l’Égypte devient obsessionnel. La voyance lui dit qu’il fera ce voyage et qu’il recevra une visite déterminante. En attendant il peint de grandes toiles qui ont pour titres – entre autres – « Symbolisme du monde spirituel », « l’Esprit de la pyramide », « la fresque de Ména », etc.

En août 1938, il reçoit la visite d’une anglaise qui est clairvoyante et lui annonce qu’il ne tardera pas à partir pour l’Égypte. Elle lui offre un scarabée qui, dit-elle, a été trouvé dans la tombe du pharaon Aménophis III. Il est bouleversé car sur ce scarabée est gravée cette phrase : « Le porteur de ce scarabée sera privilégié dans cette vie comme dans l’au-delà. »

Dès le mois d’octobre 1938 il entreprend un tableau qu’il appelle « la moisson égyptienne ». La scène représente des hommes vêtus de pagnes blancs, occupés à la récolte du blé. Ce tableau sera terminé deux mois plus tard.

Légende : La moisson égyptienne

C’est en 1939 qu’un ami lui offre le voyage au pays des pharaons. La prédiction se réalise, mais ce n’est pas le plus extraordinaire. Après l’étrange, c’est le fantastique qui entre dans sa vie…

Du charbon aux pinceaux, c’est la transformation d’Augustin Lesage. Sans aucune connaissance technique, se fiant seulement à son intuition, il achète des pinceaux, des couleurs et une grande toile qu’il fixe au mur de son petit logement. Sans abandonner son pénible travail de mineur, chaque jour il va passer plusieurs heures à peindre dans un style très personnel.

Il réalisera ainsi plus de 900 toiles. Ses œuvres mesurent jusqu’à 9m². Son style incompréhensible est étudié par des experts. Il semble peindre au hasard, allant d’un côté à l’autre de la toile, sans aucune cohérence. Il ne prend jamais de recul et pourtant la rigueur de la symétrie de ses dessins est impressionnante. Il semble réellement « inspiré »…Des milieux parisiens le poussent à exposer dans la capitale et c’est immédiatement un succès sans précédent. Il a 47 ans. Deux ans plu tard il expose aux côtés de Picasso et les critiques admirent sans pouvoir les commenter les compositions de ce peintre inclassable.

Lesage s’est familiarisé avec les voix qu’il entend et qui lui conseillent d’exposer en Angleterre, en Belgique et en Afrique du nord. Son style n’évolue pas. Toujours les mêmes compositions minutieuses, symétriques et sans aucune retouche.

Tout a commencé le premier mars 1911. Augustin Lesage est marié et mène une vie tranquille et sans relief avec sa femme et ses deux enfants. Il travaille au fond de la mine comme l’ont fait ses parents et grands parents et ne connaît que les calmes distractions de sa petite ville. Il a fréquenté l’école primaire où il n’a pas révélé des aptitudes particulières et ne s’est jamais intéressé aux arts sous une forme ou une autre.

Il lève son pic pour frapper avec force, mais le laisse retomber près de lui. Il vient d’entendre très distinctement une voix lui disant : « Peintre !… tu seras peintre ! » Il tend l’oreille, mais la voix qui semblait sortir des entrailles de la terre ne se manifeste plus… du moins pour ce jour-là.

Augustin Lesage entend plusieurs fois le message formulé par la même voix au fond de la mine. Il est troublé mais il n’en parle à personne car il craint d’être ridicule. La peinture ne l’intéresse pas et le seul souvenir qu’il en a c’est à la suite d’une visite au musée des Beaux-Arts à Lille lorsqu’il effectuait son service militaire. Il ne s’était jamais autant ennuyé de sa vie.

Environ un an après ses premières manifestations auditives, il entend parler par un mineur d’esprits et de spiritisme. Il tente de se renseigner, se rend chez un guérisseur, lit plusieurs ouvrages et finalement, en famille et avec des amis, s’adonne au spiritisme. La table lui confirme qu’il est médium. Son étrange aventure commence.