03 juin 2015
COMMEMORATIONS – 6
1.515
Les petits écoliers des années 1.930 commençaient souvent par cette date pour apprendre par cœur une série d’autres dates … dignes d’être commémorées. Pour eux, 1.515, c’était la bataille de Marignan, une victoire du roi François Ier, ce roi qui coiffa sa couronne le premier janvier de cette année 1.515.
Ce qui pourrait être commémoré c’est la conduite du roi qui le 14 septembre 1.515, au soir de la bataille de Marignan demanda à son fidèle Bayard de l’armer chevalier. Devenir chevalier impliquait des devoirs qui exigeaient des comportements nobles et « chevaleresques » à la vue de tous.
Cette année vit aussi la publication du roman « Utopia » de Thomas More. Ce texte fut écrit en latin, puis traduit en anglais en 1.551. Il s’agit d’un roman politique et social dans lequel l’auteur critique l’Angleterre et les autres Etats européens. Il imagine un Etat situé dans une ile inconnue où les hommes vivraient heureux, en paix avec eux-mêmes et tous maîtres de leur destin. Voilà une commémoration qui semble positive ! On serait tenté de souhaiter que la recette et le lieu de cette oasis exceptionnelle soient transmis à tous les hommes politiques de notre époque et dans tous les pays de la planète. Mais l’auteur avait pressenti que sa conception d’une telle société n’était qu’imaginaire et impossible à réaliser.
Après son roman, on a mis en place des « utopies » successives qui depuis le seizième siècle ont promis la paix et le bonheur à des peuples crédules. En consultant l’Histoire on ne peut que prendre conscience de ces utopies irréalisables, même si certains les ont imaginées avec sincérité et humanisme. Nous devons nous résigner en vivant dans « l’utopie » d’une devise qui promet un progrès social jamais atteint : « Liberté, Egalité, Fraternité. » Ou encore, le « principe de Démocratie ». Qu’en ont-fait les politiciens depuis 1.789 ? Qu’en font certains de nos politiciens actuels qui, sans les appliquer, encensent « les Valeurs de la République » ? Ils ne craignent pas le ridicule en parlant de ce qu’ils bafouent…
Des comportements nécessaires dans les relations humaines ont été apparemment acceptées par tous et ont fait l’objet de la rédaction d’un texte solennel : « La Déclaration des Droits de l’Homme ». Qu’en a fait l’humanité ? Qu’en ont fait, et qu’en font, certains pays signataires qui se disent civilisés ?
Revenons en 1.515, année qui vit naître une grande figure de l’Eglise catholique, Sainte Thérèse d’Avila.
Si nous devions commémorer le grand tournant de cette époque, nous le ferions en rappelant que ce fut vraiment le passage progressif du Moyen-Âge à la Renaissance avec tout ce que cela représente dans le monde des arts. C’est le 15 décembre 1.515 que l’extraordinaire ingénieur, savant et peintre Léonard de Vinci quitte l’Italie pour suivre le vainqueur de Marignan. Il s’installe définitivement près d’Amboise où François Ier viendra souvent le visiter. Plutôt que la victoire de Marignan, c’est cet évènement qui mériterait d’être commémoré en décembre 2.015…
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22 mai 2015
COMMEMORATION - 5
1.615
Le peuple de France (et de Navarre) pleure et regrette le bon roi Henri IV disparu en 1.610. Les paroles du roi étaient-elles commémorées tous les dimanches en mettant la poule au pot ? On savait que pour sa part il avait apprécié un autre genre de gallinacée qu’il commémorait différemment…
Son successeur prit le nom de Louis XIII. Treize, un nombre ambivalent de réputation qui, dans son cas, s’avéra négatif. Reniant la « liberté d’expression » que son prédécesseur avait accordée aux protestants, il prend les armes contre la Réforme avec son complice Richelieu qui ne pratiquait pas toutes les vertus cardinales. Ensemble, ils entreprennent des expéditions punitives telle celle qui en 1.622 leur fit détruire la cathédrale de Maguelone et ruiner la ville de Montpellier où les étudiants et la population étaient favorables à la Réforme. La perfidie de Louis XIII lui fit proposer une négociation aux montpelliérains qui acceptèrent de recevoir le roi à la condition qu’il ne soit accompagné que d’une faible escorte. Il accepta et entra dans la ville… suivi de toute son armée. En guise de négociation, ce fut un massacre suivi de l’exil de tous les rescapés. Montpellier n’a jamais commémoré cette royale visite.
L’année 1.615 est celle du mariage du jeune roi Louis XIII né en 1.601, donc âgé de 14 ans, avec Anne d’Autriche. La cérémonie a lieu à Bordeaux le 28 novembre 1.615. Rien ne pousse à commémorer cet évènement qui a fait naître par la suite quelques points d’interrogation…
Le règne de Louis XIII, tristement glorieux, se terminera par une étrange succession. Le couple royal ne parvient pas à enfanter, ce qui créée des problèmes de succession, donc des problèmes politiques. Le roi a peu de contacts avec la reine. Cependant le 5 septembre 1.638 la reine met au monde un enfant mâle qui deviendra le roi Louis XIV. La petite histoire nous raconte que neuf mois auparavant, le roi, empêché de se déplacer par une pluie exceptionnelle et ne pouvant regagner son palais, a dû se résigner à passer la nuit avec la reine… Curieuse coïncidence, car la reine se rendait de sanctuaires en sanctuaires pour prier le ciel d’avoir un enfant. Peut-être utilisait-elle aussi d’autres moyens ? La naissance du fils de Louis XIII et de la reine Anne d’Autriche a préoccupé quelques historiens quant à l’identité du père… Certains ont même affirmé que deux garçons jumeaux étaient nés le 5 septembre 1.638… Si l’on pouvait étudier par les ADN la légitimité des rois de France, on risquerait d’avoir à réécrire quelques pages de l’Histoire…
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07 mai 2015
COMMEMORATIONS – 4
Avec Napoléon, nous pénétrons plus avant dans les méandres de l’Histoire. Peut-on imaginer des commémorations pour des époques aussi lointaines ? Tout dépend de l’importance que nous donnons aux évènements. Pour 1.789 nous commémorons encore le 14 juillet dont on a fait la fête nationale. Par contre nous avons totalement occulté « la nuit du 4 août » qui a décidé de l’abolition des privilèges. Pourtant cette abolition aurait mérité d’être commémorée en grande fête nationale ! Il est vrai que d’autres privilèges sont apparus et se sont multipliés depuis. Alors, de nos jours, une telle commémoration ressemblerait à une parodie…
1.715
Le « Roi-Soleil » s’éteint. Emporte-t-il son orgueil et le goût des folles dépenses dans les guerres et les réalisations somptueuses en dépit de la misère du peuple ? Son successeur, Louis le quinzième, sera surnommé « le bien-aimé » ; c’est du moins ce que révèlent les manuels d’Histoire. Peut-être le fut-il seulement de ses conquêtes féminines ? Mais le peuple manifestait son mécontentement et apparurent les prémices de la Révolution.
Aux portes de la mort, Louis XIV répéta sa fameuse formule : « Je m’en vais, messieurs, mais l’Etat demeurera toujours. » Ses courtisans, comme à un spectacle, suivirent ses dernières heures et le roi mourut au matin du premier septembre 1.715. Va-t-on commémorer le tricentenaire de ce départ majestueux dans l’illusion d’une gloire qui laissait vides les caisses de cet Etat que le roi voulait immortel ? N’oublions pas qu’il avait dit : « L’Etat, c’est moi. »
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26 avril 2015
COMMEMORATIONS - 3
1.815
C’est la fin de l’Empire. Napoléon est vaincu à Waterloo. Comme cela nous paraît loin… Et pourtant, quand on constate que nous avons récemment commémoré un centenaire, celui de 1.914, en ayant des souvenirs bien conservés dans de nombreuses familles de France, on ne peut que s’imaginer les « vieux » de 1.914 conservant des souvenirs de l’époque où l’Empereur avait entraîné leurs proches dans de folles batailles.
On rechigne à commémorer Waterloo, même après deux cents ans, même si l’image du dictateur vaincu s’échappe de l’Histoire en emportant toutes les tragédies qu’il a fait naître sur son parcours d’orgueil. Quelques faits héroïques sont relatés pour compenser la honte de la défaite après des années de gloire. Un général français cerné par ses ennemis qui lui ordonnaient de se rendre leur aurait répondu : « La garde meurt mais ne se rend pas ! » Sont-ils tous morts ? Ce que l’on sait, c’est que Napoléon n’est pas mort dans cet acte héroïque. Dans l’esprit populaire on a retenu que le général Cambronne aurait simplement répondu « Merde ! » … On pourrait peut-être commémorer le bicentenaire de la « liberté d’expression » !
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