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11 janvier 2013

LA TRAGEDIE DES CATHARES (6)

 

DES ROIS ASSOIFFES DE RICHESSES

L’Occitanie a récupéré sa capitale. Mais la royauté française qui a manifesté sa sympathie pour « la croisade », constitue une nouvelle menace. Louis VIII, puis sa veuve Blanche de Castille, sont assoiffés de désirs de richesses, de pouvoir et d’hégémonie.

En 1226 Louis IX monte sur le trône. Il règnera jusqu’en 1270, puis sera canonisé en 1297 sous le nom de Saint-Louis. Sa célèbre « justice » sera appliquée impitoyablement en Occitanie par l’intermédiaire de l’Inquisition et de Saint-Dominique qui en devient le responsable par la grâce du pape Grégoire IX en 1233.

Voilà deux saints qui ont su faire régner l’enfer sur terre…
J’ai relevé une « coïncidence » bizarre sous le signe du nombre NEUF :
- Le roi de France est Louis IX.
- Le pape Grégoire IX.
- Nous sommes en 1233, dont le total = 9.
- St. Dominique a 63 ans : 6+3=9.

En numérologie, NEUF, dernier chiffre des unités, annonce à la fois une fin et un commencement ; c'est-à-dire la transposition sur un nouveau plan. Dernier des nombres de l’univers manifesté, il ouvre la phase des transmutations. Nous le retrouvons dans l’Ermite du Tarot. Ce nombre indique l’achèvement d’un cycle, la fin d’une course…

Pour les Cathares, la prise du « pouvoir » par l’Inquisition marque « la fin d’une course » et « l’achèvement d’un cycle ».
Déjà, chez les Aztèques, le neuf correspondait aux choses nocturnes et infernales. Mais ce nombre est aussi un lien, un triangle où chaque monde est symbolisé par un chiffre ternaire : ciel, terre, enfer. Neuf, c’est la totalité des trois mondes. S’il est l’un des nombres des sphères célestes, il est aussi, symétriquement, celui des cercles infernaux.

Ciel et enfer réunis. Deux saints ont créé l’enfer et ses flammes sur notre terre.
A
près le NEUF, ce sera le DIX qui symbolise un tournant, un changement de direction, avec le passage des unités aux dizaines.
Les bûchers ont marqué ce tournant, ce changement de direction et de civilisation dont la terre d’Occitanie subit encore aujourd’hui les conséquences.
A partir de 1233, tout change avec la tragédie de l’Occitanie et l’enfer sur ses terres…

 

26 décembre 2012

LA TRAGEDIE DES CATHARES (5)


L’UN DES PLUS GRANDS MASSACRE DE L’HISTOIRE DE NOTRE PAYS

 

Ce malheureux concours de circonstances permet aux assaillants de pénétrer par la porte laissée ouverte.

Tout se passe très vite et dans les rues c’est l’affolement, le massacre. Un massacre qui est l’un des lus grand de l’histoire de notre pays. Aux soldats qui lui demandaient comment reconnaître les catholiques et les hérétiques, Arnaud Amaury, le nouveau légat du pape aurait répondu : « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens !. »

C’est au moins quinze mille personnes qui périrent ce jour-là en l’église de la Madeleine de Béziers. Les croisés fêtent ce qu’ils considèrent comme une « grande victoire » et se donnent pour chef un seigneur de l’Ile de France, Simon de Montfort.

Ce stratège au talent exceptionnel est un conquérant cruel et sans scrupule qui va s’approprier les biens des adversaires vaincus au nom de son attachement à l’Eglise catholique. Il serait trop long de citer « les hauts faits d’armes » qui ont valu à ce tortionnaire des lignes d’éloges dans certains manuels d’histoire de France destinés aux enfants.

Il fait assassiner dans son cachot le jeune vicomte Raymond-Roger Trancavel qui s’est rendu pour éviter à Carcassonne le sort de Béziers.

En 1210, il fait couper les lèvres et le nez, puis arracher les yeux des cents défenseurs de la petite ville de Brams, laissant un œil à l’un des vaincus pour qu’il serve de guide aux autres afin d’impressionner les populations.

A Minerve, il allume le premier grand bûcher sur lequel périssent 140 personnes.

C’est à la tête de croisés allemands qu’il attaque Lavaur où il fait pendre ou égorger quatre-vingt chevaliers occitans, livrant ensuite la châtelaine, dame Giralda à ses « vaillants soldats » qui la violent puis la jettent vivante dans un puits qu’ils comblent avec des pierres jusqu’à ce qu’elle cesse de crier. Lavaur est le lieu du plus important bûcher de la croisade ; 400 personnes y périrent dans les flammes.

La lute très inégale se poursuit dans tout le Midi. A Muret, en 1213, Simon de Montfort inflige une défaite aux armées de Raymond VI et de son allié le roi Pierre d’Aragon qui est tué dans la bataille.

C’est au mois de mai 1215 qu’il s’empare de Toulouse où il fait son entrée avec le dauphin de France, le futur Louis IX.

Mais l’an suivant, en 1216, le Comte Raymond VI et son fils battent sévèrement les croisés et rentrent triomphalement à Toulouse. Mais Simon de Montfort veut reprendre la capitale de l’Occitanie.

Tous les habitants défendent leur ville, cathares ou pas, et les femmes sont aussi sur les remparts. Sous ces murs, le terrible Montfort est face à ces toulousaines qui envoient des boulets sur ses troupes. C’est de l’une de leurs catapultes que part un boulet qui atteint Simon de Montfort e lui fait éclater la tête.

 

Le Midi semble libéré, mais il est ruiné.

 

12 décembre 2012

LA TRAGEDIE DES CATHARES (4)

 

UN CRIME POUR UNE INVASION

 

   A qui profite le crime ?  Une hypocrite perfidie va permettre de déclencher l’invasion qui n’attendait qu’un prétexte pour se déclencher.

   Le légat du pape en Languedoc, Pierre de Castelnau, est en route pour Rome dans son luxueux équipage de prélat. Il arrive à Saint-Gilles où il va quitter les terres du Comte de Toulouse pour se trouver en Provence.

   Voilà qu’un cavalier surgit. Il brandit une épée et frappe le légat du pape qui s’écroule mortellement atteint. L’action a été très rapide et le cavalier disparaît. Il ne sera pas retrouvé. Qui a armé son bras ? Ce ne sont certainement pas les languedociens qui ont commandité ce crime…

   Mais l’on peut se demander : « A qui profite cet assassinat ?  Qui a intérêt à faire éclater le conflit armé ? »  Nous pensons aux barons français massés au nord de la Loire… à moins que le rusé pape Innocent III soit bien moins « innocent »  que ce que l’indique son nom et qu’il ait trouvé une bonne raison pour accuser de sacrilège le Comte de Toulouse. Il appelle à la croisade. Pour la première fois une croisade va être entreprise contre un pays chrétien.

   Alors en cette année 1209, c’est une armée que les historiens estiment à vingt mille chevaliers et à plusieurs dizaines de milliers de fantassins qui se forme en France et déferle sur le bas Languedoc.

   Au début du mois de juillet 1209, les croisés se répandent dans la plaine de l’Orb, au pied des remparts de Bériers, ville qui ne compte que 222 parfaits. Mais les catholiques sont solidaires des cathares et ont l’intention de défendre la ville.

   Les croisés et la troupe de vagabonds et de brigands qui les accompagnent campent au bord de l’Orb dans la plaine qui s’étale sou le chaud soleil de juillet. Les croisés se sont désarmés et se prélassent au pied des remparts réputés imprenables de Béziers. Un des leurs, un vagabond, se rend sur le pont et de là in invective et nargue les défenseurs de la ville. Quelques biterrois vexés et frondeurs n’hésitent pas à sortir. Ils descendent jusqu’au pont, rejoignent le vagabond et après une brève bagarre le jettent dans l’Orb. Voyant cela, les croisés, les vrais, reprennent leurs armes, montent sur leurs chevaux et galopent vers le pont. Les biterrois quittent le pont précipitamment et courent vers les remparts. Mais le chemin est escarpé et malgré leur vitesse il est évident que les cavaliers risquent de les rejoindre. Les défenseurs de la porte en sont conscients, mais ils ne veulent pas abandonner le petit groupe qui est à proximité de la porte. Ils la laissent ouverte pour qu’ils puissent rentrer. C’est ce qu’ils font ; mais par cette brèche, avec eux ce sont les assaillants qui s’engouffrent dans Béziers…

 

26 novembre 2012

LA TRAGEDIE DES CATHARES (3)

 DES GUERRIERS CONTRE DES TROUBADOURS

 

En 1198, un homme intelligent, autoritaire et rusé devient pape. Il n’a que 38 ans et prend le nom d’Innocent III. Les seigneurs du Nord jouent de leur influence auprès de ce nouveau pape et du roi pour qu’une véritable croisade leur permette d’envahir la riche Occitanie. Elle est consciente du danger et se prépare à la résistance… Mais que peut faire un peuple pacifique de commerçants, de poètes et de troubadours, contre de farouches, cupides et valeureux guerriers ?

Au nord de la Loire, les vertus guerrières et l’esprit de conquêtes étaient exaltés. Les seigneurs organisaient des tournois qui mettaient en valeur le maniement des armes et le courage belliqueux. Au sud, des tournois opposaient des poètes et des troubadours dans des joutes oratoires dont nous possédons des comptes rendus. Le courage ne manquait pas, mais l’état d’esprit guerrier n’était pas exalté. Bien plus tard, en 1940 on retrouvera cette situation d’un peuple pacifique confronté à des guerriers revanchards et cruels…

Revenons en 1198. Cette année-là, un moine espagnol, Domingo Guzman, traverse l’Europe et va jusqu’au Danemark en ambassade. Au retour, il passe par Cîteaux, Lyon et Montpellier où il rencontre l’état-major d’évêques et de cisterciens chargés par Innocent III de mener la lutte contre ce qu’il appelle « l’hérésie cathare ». Parmi eux, un personnage va jouer involontairement un rôle primordial. Il s’agit de Pierre de Castelnau, archidiacre de l’évêché de Maguelone qui est légat du pape en Languedoc.

Dans un souci d’apaisement, Domingo Guzman organise des conférences contradictoires dans tout les pays cathare où les tournois oratoires sont très prisés. Il obtient très peu de conversions car malgré son talent, il est face à des spécialistes des joutes oratoires. Son tempérament ibérique prend le dessus et il brandit la menace de guerre et d’invasion. Il proclame : « Nous exciterons contre vous prêtres et prélats, et vous serez réduits en servitude ! » Sainte colère, peut-être, car Domingo Guzman est devenu Saint Dominique.

La situation s’envenime. Bien que bon catholique, le comte de Toulouse Raymond VI est excommunié parce que coupable, pour le pape, d’avoir toléré la liberté religieuse sur ses états. Toute la population d’Occitanie est concernée car au XIIème siècle être excommunié est une condamnation grave qui tend à souiller le sceau de Raymond VI.

Dans cette situation extrêmement tendue, il suffirait de peu pour faire éclater le conflit…

Et l’étincelle jaillit en 1208.