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17 novembre 2012

LA TRAGEDIE DES CATHARES (2)

 

OCCITANIE, « LE PAYS DE COCAGNE »

 

Ce qui causa la perte de l’Occitanie fut son degré de civilisation avancée par rapport aux mœurs de son temps. Elle affirmait aussi son originalité dans le domaine de la religion. Les « guerriers du Nord » en firent des prétextes pour envahir et s’approprier une région qu’ils appelaient « le pays de cocagne ».

Le terrain était préparé pour l’adoption d’idées nouvelles qui allaient aboutir à la tragédie des cathares.

Des milliers d’occitans furent sauvagement massacrés par des pillards qui prétendaient servir la chrétienté. Ces victimes croyaient verser leur sang pour témoigner d’une foi, d’une spiritualité. En fait, leur sacrifice abreuvait la cupidité de nobles et de prélats qui détruisirent une civilisation qu’ils ne pouvaient pas comprendre.

Cette guerre cruelle, ce véritable « génocide », fut affublé du nom de « croisade ». Ceux qui la déchaînèrent en tirèrent un grand profit. Pour eux, il s’agissait d’une « guerre sainte » ( !) … au nom de celui dont le message était : « Aimez-vous les uns les autres ».

 

Le message des cathares venait de bien loin dans le temps. Il était né en Perse au VIIème siècle avant Jésus-Christ. Les disciples de Zoroastre enseignaient que le bien et le mal se partagent l’univers ; idée qui fut encore affirmée au IIIème siècle de notre ère par les manichéens. Pour eux, comme pour les cathares, le monde matériel était l’œuvre du malin ; ce qui s’opposait à l’ordre établi.

Venues de Perse et de Bulgarie, ces idées se fixèrent sur une grande partie de l’Europe. En 1147, des seigneurs occitans reviennent de la deuxième croisade convertis au catharisme En 1167, un évêque cathare bulgare, Nikita, préside un concile qui se tient près de Toulouse. Le mouvement religieux, bientôt qualifié d’hérésie, attire de nombreux sympathisants déçus per le comportement de leur clergé et séduits par les valeurs proclamées et vécues par le clergé de l’Eglise cathare militante. Celle-ci es composée de « Parfaits et de Parfaites » appréciés et respectés par toute la population. En langue d’oc, « parfait » a le sens de « ordonné ». Il s’agit de ceux qui ont reçu le « consolament », car les femmes aussi exercent le sacerdoce.

Dès 1167 l’Eglise cathare s’organise en quatre diocèses : Toulouse, Agen, Carcassonne et Albi.

La papauté s’inquiète. Déjà, en Bosnie le catharisme est devenu religion d’Etat.

En 1180, le pape Alexandre III lance l’anathème contre les cathares et ceux qui les protègent. Il fait prêcher contre eux, mais encore sans succès, une « croisade ».

 

Va-t-on vers une croisade de l’Eglise catholique contre un peuple chrétien ?

 

27 octobre 2012

Conférence Nostradamus

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« La semaine prochaine suite de l’article « la tragédie des Cathares ».

25 octobre 2012

LA TRAGEDIE DES CATHARES (1)


 

Au XIème siècle, la France n’existait pas encore. La Loire constituait une frontière de fait, « un mur invisible, qui séparait deux civilisations entièrement différentes.

Au Nord, l’Eglise catholique avait favorisé la constitution d’un royaume depuis le règne de Clovis. C’était la future France. Au Sud la civilisation gréco-romaine avait donné naissance à l’Occitanie.

Les peuples du Nord parlaient la langue d’oil. Au Sud, une langue bien formée était parlée depuis la capitale qui était Toulouse, jusqu’à Barcelone : c’était la « langue d’Oc ». Par cette différence de langue, un habitant du Nord faisait figure d’étranger en Occitanie.

Mais la principale différence apparaissait dans l’organisation de la société. Au Nord de la Loire, la féodalité était très puissante et les vertus guerrières ainsi que l’esprit de conquête étaient exaltés. Une hiérarchie rigide appliquait un plan qualifié de divin. Au Sud, une faible féodalité faisait place à une bourgeoisie importante qui favorisait le commerce des idées autant que des marchandises.

La civilisation occitane était très avancée et annonçait déjà la Renaissance. Ses villes constituaient de véritables républiques où les différences sociales étaient peu marquées dans une ambiance de réelle tolérance. Aucun antisémitisme, comme dans le Nord, car les juifs pratiquaient librement leur religion et avaient accès aux fonctions publiques. Les femmes administraient leurs biens et participaient à la vie publique alors que partout ailleurs elles étaient considérées comme étant au service des hommes. Les « cours d’amour » et la poésie des troubadours instaurèrent un véritable culte de la femme.

Ces qualités humaines et la réputation de richesse de ses terres n’étaient pas les seules originalités de l’Occitanie.
Tandis qu’au Nord, depuis Clovis, le Catholicisme était une religion d’Etat qui avec fermeté imposait ses dogmes et conduisait les dissidents au bûcher, l’Eglise Romaine ne s’était affirmée au Sud qu’au Vème siècle. La religion chrétienne avait été influencée par les particularités des Wisigoths et conservait des traces des dieux celtiques, puis des dieux grecs et romains.

16 octobre 2012

L E MUR


 

5 – D’UN MUR A L’AUTRE…

 

 

Comme les barrières, les murs sont faits pour séparer, selon des raisons ou des prétextes basés sur la protection et sur la crainte de l’autre qu’on ne connaît pas… et qu’on ne cherche pas à connaître.

Autrefois les villes se protégeaient par leurs remparts que les assaillants devaient franchir. C’était parfois illusoire et les trompettes de Jéricho en sont un premier témoignage. Des millénaires de murs nous ont laissé des vestiges, depuis la muraille de Chine, jusqu’aux tours de Carcassonne, en passant par Montpellier où « la commune clôture » se rappelle à notre souvenir par la curieuse « tour des pins ». Toutes les villes étaient clôturées. Paris le fut aussi, ce qui nous a laissé un pamphlet célèbre : « Le mur murant Paris, rend Paris murmurant. »

Aujourd’hui les moyens de destruction sont tels qu’il serait inutile de protéger une ville par un mur. Cependant ce solide symbole est toujours à l’honneur. Notre époque a connu le sinistre « mur de Berlin », puis les murs qui marquent des « frontières » entre Israël et la Palestine, comme entre les USA et le Mexique. Et il y en a quelques autres… Tant de murs ! Il ya bien de quoi se lamenter… Il semble que l’être humain ne soit pas assez mûr pour se passer de murs.

 

Les mots nous offrent des sens à découvrir derrière la musique de leurs syllabes. Ce peut être un jeu ; mais pas sans signification symbolique. Ainsi, je reviens à mon « espace vert » dont la clôture inattendu m’a inspiré quelques réflexions, Je peux remarquer que ce qui est vert, par définition n’est pas mûr. Donc le vert a pour vocation d’être mûr. Quand la maturité confine à la pourriture, c’est un autre mur qui apparaît. Et ce fut le cas… Les alchimistes qualifient ces jeux avec les mots de « langage des oiseaux »… dans notre cas, ces sympathiques animaux se moquent bien des murs qu’ils survolent avec indifférence. Jongler avec les mots et avec leurs syllabes était une spécialité d’un maître du langage, l’inimitable Raymond Devos.

 

En passant d’un mur à l’autre nous pouvons aussi passer d’un sujet à un autre.

 

Au Moyen Âge, il existait un mur invisible, une véritable frontière qui séparait deux civilisations absolument différentes. Un fleuve, la Loire marquait géographiquement cette séparation entre des guerriers et des poètes. Mais nous savons que la raison du plus fort est toujours la meilleure et que de tout temps, « la force prime le droit ».

 

Alors quand les guerriers avides de conquêtes franchirent cette frontière virtuelle, de l’autre côté du mur, ce fut une longue et terrible tragédie : « la tragédie des cathares ».

 

Il me paraît utile de rappeler aujourd’hui ce qui fut un véritable génocide.