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16 octobre 2012

L E MUR


 

5 – D’UN MUR A L’AUTRE…

 

 

Comme les barrières, les murs sont faits pour séparer, selon des raisons ou des prétextes basés sur la protection et sur la crainte de l’autre qu’on ne connaît pas… et qu’on ne cherche pas à connaître.

Autrefois les villes se protégeaient par leurs remparts que les assaillants devaient franchir. C’était parfois illusoire et les trompettes de Jéricho en sont un premier témoignage. Des millénaires de murs nous ont laissé des vestiges, depuis la muraille de Chine, jusqu’aux tours de Carcassonne, en passant par Montpellier où « la commune clôture » se rappelle à notre souvenir par la curieuse « tour des pins ». Toutes les villes étaient clôturées. Paris le fut aussi, ce qui nous a laissé un pamphlet célèbre : « Le mur murant Paris, rend Paris murmurant. »

Aujourd’hui les moyens de destruction sont tels qu’il serait inutile de protéger une ville par un mur. Cependant ce solide symbole est toujours à l’honneur. Notre époque a connu le sinistre « mur de Berlin », puis les murs qui marquent des « frontières » entre Israël et la Palestine, comme entre les USA et le Mexique. Et il y en a quelques autres… Tant de murs ! Il ya bien de quoi se lamenter… Il semble que l’être humain ne soit pas assez mûr pour se passer de murs.

 

Les mots nous offrent des sens à découvrir derrière la musique de leurs syllabes. Ce peut être un jeu ; mais pas sans signification symbolique. Ainsi, je reviens à mon « espace vert » dont la clôture inattendu m’a inspiré quelques réflexions, Je peux remarquer que ce qui est vert, par définition n’est pas mûr. Donc le vert a pour vocation d’être mûr. Quand la maturité confine à la pourriture, c’est un autre mur qui apparaît. Et ce fut le cas… Les alchimistes qualifient ces jeux avec les mots de « langage des oiseaux »… dans notre cas, ces sympathiques animaux se moquent bien des murs qu’ils survolent avec indifférence. Jongler avec les mots et avec leurs syllabes était une spécialité d’un maître du langage, l’inimitable Raymond Devos.

 

En passant d’un mur à l’autre nous pouvons aussi passer d’un sujet à un autre.

 

Au Moyen Âge, il existait un mur invisible, une véritable frontière qui séparait deux civilisations absolument différentes. Un fleuve, la Loire marquait géographiquement cette séparation entre des guerriers et des poètes. Mais nous savons que la raison du plus fort est toujours la meilleure et que de tout temps, « la force prime le droit ».

 

Alors quand les guerriers avides de conquêtes franchirent cette frontière virtuelle, de l’autre côté du mur, ce fut une longue et terrible tragédie : « la tragédie des cathares ».

 

Il me paraît utile de rappeler aujourd’hui ce qui fut un véritable génocide.

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