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26 juillet 2015

COMMEMORATIONS - 11 -

 

En allant vers 1.215

Cette défense de la chrétienté créée par celui qui a dit : « Aimez-vous les uns les autres » débute par un terrible massacre le 21 juillet 1.209 ; un authentique génocide.

La prise de Béziers par les croisés est l’un des actes de barbarie des plus terribles de notre Histoire. Les envahisseurs tuent tous les gens qu’ils rencontrent quel que soit l’âge ou le sexe ; c’est une frénésie du meurtre. Les livres qui racontent ce massacre indiquent tous qu’aux soldats qui demandent comment reconnaître les catholiques et les hérétiques, leur chef Arnaud Amaury aurait répondu : « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens. » Paroles effroyables. Sont-elles historiques ou légendaires ? Ce qui est certain, c’est qu’elles ont été rigoureusement appliquées. Les cathares n’étaient pas nombreux dans la ville, mais c’est toute la population qui a été sauvagement massacrée. Les vestiges historiques et archéologiques en font foi ; il y eut des milliers de morts. Cependant les historiens que j’ai déjà cités commentent ainsi cet évènement : « Mais le fameux mot du légat : Tuez-les tous Dieu reconnaîtra les siens, comme la plupart des mots historiques, n’a jamais été prononcé. » Voilà une affirmation sans fondement qui tend à minimiser la responsabilité des chefs de cette croisade, responsables de génocides.

Aujourd’hui, la négation d’un génocide est un délit

et il n’y a pas de prescription.

Nous pouvons affirmer que la conquête de l’Occitanie

fut un immense génocide

qui s’est étalé sur plusieurs dizaines d’années.

Il a été organisé par la papauté et la royauté française. Leurs complices, les barons du nord, ont ainsi pu s’approprier les terres qu’ils convoitaient, avec la bénédiction du Vatican. Le roi de France a pu préparer l’annexion de territoires comme le Languedoc qui faisait partie du royaume d’Aragon. Il lui suffisait « d’arranger quelques mariages » pour que les héritages reviennent à la couronne de France.

Béziers fut le premier massacre de la terrible croisade. Il fut suivi de beaucoup d’autres L’Histoire les a volontairement occultés alors qu’il serait ustifié de commémorer par un deuil national cette journée du 21 juillet.

 

 

17 juillet 2015

COMMEMORATIONS - 10 -

1.215 et plus

C’est tout le siècle qui mériterait de solennelles commémorations.

Elles rappelleraient les souffrances d’un peuple pacifique qui a été massacré et asservi et dont l’Histoire officielle a occulté la mémoire.

Premières années du siècle. Les guerriers rassemblés au nord de la Loire convoitent les richesses des terres du sud. Ils attendent de trouver un prétexte pour se les approprier, sachant que ces populations vivent une civilisation bourgeoise qui ne célèbre pas les vertus guerrières. L’Occitanie vit dans le quotidien la réalité de la Liberté, de l’Egalité et de la Fraternité et pratique le commerce des idées autant que des marchandises.

Janvier 1.208. Alors que le pouvoir de l’Eglise de Rome combat des opposants qui pratiquent la foi chrétienne dans une pureté qu’elle a oubliée, un prétexte est offert aux prédateurs venant du nord. Ils vont pouvoir prétendre défendre la chrétienté contre la religion des cathares qu’ils qualifient d’hérétiques.

J’ai consulté une collection dont le titre est « Histoire de la France et des français au jour le jour», éditée en 1.970 par les éditions Robert Laffont. Les coauteurs en sont André Castelot, Alain Decaux, Marcel Julian et Jacques Devron. Voici comment est présenté cet évènement. « Un écuyer du comte de Toulouse assassine le légat du pape dans une hôtellerie des bords du Rhône. » Le pape Innocent III écrit au roi de France Philippe Auguste : « Certainsindices nous font penser que le comte de Toulouse est responsable de la mort de ce saint homme… Aussi nous délions de leur serment tous ceux qui lui ont fait hommage. Tous les catholiques ont la permission non seulement de poursuivre sa personne, mais encore d’accaparer et de garder ses domaines. » Cette réaction, intéressée matériellement, ne convient pas au roi, tout aussi intéressé, qui lui répond : « Le seigneur pape n’a pas le droit de confisquer les domaines de mon feudataire… »

Bien que catholique, le comte de Toulouse protégeait les cathares sur ses terres convoitées par les barons du nord, le pape et le roi de France.

Comment des historiens d’aujourd’hui peuvent-ils affirmer qu’un écuyer du comte a assassiné le légat du pape, alors que le rusé pape Alexandre III avoue que « quelques indices lui font penser que… » ?

Voici comment cet évènement a été relaté depuis qu’il s’est produit : « Le carrosse de Pierre de Castelnau atteint le Rhône. Sur l’autre rive, il va se trouver en Provence sur un territoire qui n’appartient pas au comte de Toulouse. Tout à coup, un cavalier surgit. Il brandit une épée et frappe le prélat qui s’écroule mortellement atteint. » Il a toujours été précisé que l’action a été très rapide et que le cavalier a disparu immédiatement et n’a pas été retrouvé. Loin d’affirmer, il convient de se poser des questions : Qui est ce cavalier ? Qui a armé son bras ? Les languedociens et le comte de Toulouse n’avaient certainement pas intérêt à créer ce prétexte pour ceux qui voulaient les envahir ! Mais l’on peut se demander : A qui profite cet assassinat ? Qui a intérêt à faire éclater le conflit armé ? Evidemment nous pensons aux barons français massés au nord de la Loire… A moins que le très rusé pape Innocent III soit moins « innocent » que ce que l’indique son nom et qu’il ait trouvé une bonne raison pour accuser de sacrilège le comte de Toulouse. Il appelle alors à « la croisade ». Pour la première fois, une croisade va être entreprise contre un pays chrétien.

La croisade est organisée, et au mois de juin 1.209 c’est une armée estimée à vingt mille chevaliers et à plusieurs milliers de fantassins qui descend le long du Rhône et déferle sur le Languedoc.

 

 

07 juillet 2015

COMMEMORATIONS - 9 -

1.215

Commémorer, selon le dictionnaire, c’est célébrer par une cérémonie le souvenir d’une personne ou d’un évènement important. C’est souvent l’occasion, pour des personnages officiels, de se mettre en valeur par des discours prononcés devant des micros et des caméras. Le sujet de la commémoration est utilisé pour servir les intérêts de l’orateur et satisfaire son ego. C’est humain, peut-être, mais ça se répète trop souvent. D’autant plus que la personne ou l’évènement dont on commémore le souvenir se prête parfois à des interprétations ambivalentes.

Nous sommes partis de 2015, l’année que nous vivons, pour rechercher dans le passé, de centenaire en centenaire, des motifs de commémorations. On pense qu’il suffit de consulter un livre d’Histoire pour les répertorier. C’est supposer que l’Histoire est une science exacte, alors qu’il n’en est rien, bien au contraire. Les personnages et les évènements sont présentés selon les opinions de ceux qui écrivent l’Histoire et qui, s’ils ne sont pas des ignorants, sont souvent des manipulateurs qui sciemment trompent leurs lecteurs et influencent les convictions des générations qui les consultent.

On peut ainsi commémorer tout et n’importe quoi. On peut aussi « oublier » de commémorer des personnes et des évènements qui ne nous conviennent pas, malgré leur importance historique.

Depuis 2.015, nous avons succinctement parcouru de cent ans en cent ans les années 1.915, 1.815, 1.715, 1615, 1.515, 1415 et 1.315. Il est évident qu’une année n’est pas indépendante par rapport à celles qui l’ont précédée et que les personnages comme les évènements sont reliés à d’autres personnages et à d’autres évènements qu’il convient de prendre en compte pour « essayer » de les comprendre. Alors on constate les erreurs et les manipulations de l’Histoire officielle et, pour ne pas céder à la colère, on les considère avec humour ; un humour grinçant, un humour noir, très noir.

Pour aborder l’année 1.215, que je situe dans une période extrêmement importante de notre histoire, nous allons nous projeter vers les premières années de ce XIIIème siècle.