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17 juillet 2015

COMMEMORATIONS - 10 -

1.215 et plus

C’est tout le siècle qui mériterait de solennelles commémorations.

Elles rappelleraient les souffrances d’un peuple pacifique qui a été massacré et asservi et dont l’Histoire officielle a occulté la mémoire.

Premières années du siècle. Les guerriers rassemblés au nord de la Loire convoitent les richesses des terres du sud. Ils attendent de trouver un prétexte pour se les approprier, sachant que ces populations vivent une civilisation bourgeoise qui ne célèbre pas les vertus guerrières. L’Occitanie vit dans le quotidien la réalité de la Liberté, de l’Egalité et de la Fraternité et pratique le commerce des idées autant que des marchandises.

Janvier 1.208. Alors que le pouvoir de l’Eglise de Rome combat des opposants qui pratiquent la foi chrétienne dans une pureté qu’elle a oubliée, un prétexte est offert aux prédateurs venant du nord. Ils vont pouvoir prétendre défendre la chrétienté contre la religion des cathares qu’ils qualifient d’hérétiques.

J’ai consulté une collection dont le titre est « Histoire de la France et des français au jour le jour», éditée en 1.970 par les éditions Robert Laffont. Les coauteurs en sont André Castelot, Alain Decaux, Marcel Julian et Jacques Devron. Voici comment est présenté cet évènement. « Un écuyer du comte de Toulouse assassine le légat du pape dans une hôtellerie des bords du Rhône. » Le pape Innocent III écrit au roi de France Philippe Auguste : « Certainsindices nous font penser que le comte de Toulouse est responsable de la mort de ce saint homme… Aussi nous délions de leur serment tous ceux qui lui ont fait hommage. Tous les catholiques ont la permission non seulement de poursuivre sa personne, mais encore d’accaparer et de garder ses domaines. » Cette réaction, intéressée matériellement, ne convient pas au roi, tout aussi intéressé, qui lui répond : « Le seigneur pape n’a pas le droit de confisquer les domaines de mon feudataire… »

Bien que catholique, le comte de Toulouse protégeait les cathares sur ses terres convoitées par les barons du nord, le pape et le roi de France.

Comment des historiens d’aujourd’hui peuvent-ils affirmer qu’un écuyer du comte a assassiné le légat du pape, alors que le rusé pape Alexandre III avoue que « quelques indices lui font penser que… » ?

Voici comment cet évènement a été relaté depuis qu’il s’est produit : « Le carrosse de Pierre de Castelnau atteint le Rhône. Sur l’autre rive, il va se trouver en Provence sur un territoire qui n’appartient pas au comte de Toulouse. Tout à coup, un cavalier surgit. Il brandit une épée et frappe le prélat qui s’écroule mortellement atteint. » Il a toujours été précisé que l’action a été très rapide et que le cavalier a disparu immédiatement et n’a pas été retrouvé. Loin d’affirmer, il convient de se poser des questions : Qui est ce cavalier ? Qui a armé son bras ? Les languedociens et le comte de Toulouse n’avaient certainement pas intérêt à créer ce prétexte pour ceux qui voulaient les envahir ! Mais l’on peut se demander : A qui profite cet assassinat ? Qui a intérêt à faire éclater le conflit armé ? Evidemment nous pensons aux barons français massés au nord de la Loire… A moins que le très rusé pape Innocent III soit moins « innocent » que ce que l’indique son nom et qu’il ait trouvé une bonne raison pour accuser de sacrilège le comte de Toulouse. Il appelle alors à « la croisade ». Pour la première fois, une croisade va être entreprise contre un pays chrétien.

La croisade est organisée, et au mois de juin 1.209 c’est une armée estimée à vingt mille chevaliers et à plusieurs milliers de fantassins qui descend le long du Rhône et déferle sur le Languedoc.

 

 

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