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26 avril 2015

COMMEMORATIONS - 3

1.815

C’est la fin de l’Empire. Napoléon est vaincu à Waterloo. Comme cela nous paraît loin… Et pourtant, quand on constate que nous avons récemment commémoré un centenaire, celui de 1.914, en ayant des souvenirs bien conservés dans de nombreuses familles de France, on ne peut que s’imaginer les « vieux » de 1.914 conservant des souvenirs de l’époque où l’Empereur avait entraîné leurs proches dans de folles batailles.

On rechigne à commémorer Waterloo, même après deux cents ans, même si l’image du dictateur vaincu s’échappe de l’Histoire en emportant toutes les tragédies qu’il a fait naître sur son parcours d’orgueil. Quelques faits héroïques sont relatés pour compenser la honte de la défaite après des années de gloire. Un général français cerné par ses ennemis qui lui ordonnaient de se rendre leur aurait répondu : « La garde meurt mais ne se rend pas ! » Sont-ils tous morts ? Ce que l’on sait, c’est que Napoléon n’est pas mort dans cet acte héroïque. Dans l’esprit populaire on a retenu que le général Cambronne aurait simplement répondu « Merde ! » … On pourrait peut-être commémorer le bicentenaire de la « liberté d’expression » !

 

13 avril 2015

COMMEMORATIONS – 2

1.915

Après avoir imaginé comment dans un siècle seront commémorés les évènements de l’année 2.015, nous nous plaçons ici et maintenant pour examiner les évènements d’il ya un siècle.

En 1.915, c’est la guerre des tranchées qui succède à la guerre de mouvement et s’apprête à massacrer des milliers de jeunes hommes qui de part et d’autre n’ont rien à se reprocher.

Les manuels d’Histoire citent de hauts faits d’héroïsme devenus célèbres, comme l’assaut de soldats français sortant des décombres lorsque leur officier leur crie : « debout les morts ! » On cite moins la lucidité d’autres soldats français qui refusent de se battre et qui seront fusillés par les ordres des généraux Nivelle et Pétain ; ce dernier a été affecté au commandement à Verdun en février 1.916.

Avant cela, la victoire de la Marne a causé une hécatombe due en partie à l’uniforme voyant des fantassins français, uniforme remplacé par la tenue bleue horizon. Ce changement salvateur serait à commémorer ainsi que le remplacement du képi par le casque.

Mais comment commémorer le commandement de celui que l’Histoire a qualifié de « vainqueur de Verdun » ? Cette expression lui a valu la réussite pleine et entière dans la satisfaction de ses ambitions dans les années 1.940 – 1.944. Je me souviens du matraquage de la propagande à cette époque. Il n’y a que quelques semaines, une amie qui a plus de quatre-vingts ans m’a encore déclaré avec ferveur : « Mon père a combattu sous les ordres de Pétain qu’il admirait car ce général se mêlait aux soldats et les entraînait en se plaçant à leur tête dans la bataille. » Par contre, il ya également quelques semaines, le journal « le canard enchaîné » rendait compte d’un livre de Bénédicte Vergez-Chaignon (Pétain, édition Perrin) dans lequel l’auteur dresse un portrait moins flatteur du célèbre maréchal. Elle le décrit comme un personnage secret et ambitieux, persuadé qu’il était indispensable et un homme politique prudent, souvent défaitiste qui aurait déclaré lors des offensives allemandes de 1.918 : « Nous sommes foutus, il n’y a rien à faire. » Ce livre met l’accent sur la vie sentimentale de Pétain qui, selon l’auteur, abandonnait souvent le front pour des aventures amoureuses à Paris. Si l’on s’en tient au centenaire de 1.915, comment va-t-on commémorer la mémoire de ce personnage pour ne fâcher personne ?

Il y a eu d’autres évènements particuliers pendant la guerre en 1.915. Pour la première fois des gaz asphyxiants et des lance-flammes sont utilisés ; mais osera-t-on commémorer ? Pour la première fois également l’aviation française bombarde des usines allemandes. On n’arrête pas le progrès…

Quittons cette tragique guerre. De 1.915 préparons-nous à commémorer un siècle plus tôt les évènements de 1.815. Nous serons sur place dans une dizaine de jours…