22 mai 2012
A LA RECHERCHE DE L’EGALITE…
Les plus nobles intentions sont souvent détournées et utilisées dans des contradictions qui les vident de tout leur sens. Nous venons de constater que des mots pleins de solennité tels que « prêter serment » sont parfois ridiculisés sans aucun état d’âme par ceux qui en sont les gardiens… On peut en sourire ou même en rire. Mais c’est une sorte d’humour noir, cet humour qui déclenche l’hilarité à force de tristesse.
Les situations les plus pénibles sont susceptibles de faire rire. Charlie Chaplin a su mettre en évidence ces situations dans des scènes devenues célèbres. Citons seulement celle de la jeune aveugle dans « les lumières de la ville ». Celui qui lui fait la cour lui a fait croire qu’il était riche et lorsqu’il la quitte il appelle un taxi. Celui-ci s’arrête et notre héros entre par une portière pour sortir immédiatement par celle d’en face alors que la voiture repart sans lui. La tromperie déclenche les rires; mais ce n’est pas tout. La jeune fleuriste heureuse semble vivre un rêve tandis que le personnage se rapproche d’elle doucement pour l’admirer. Alors elle nettoie un récipient et jette l’eau sur celui dont elle n’a pas soupçonné la présence. Tout cela est bien triste… et tous les spectateurs éclatent de rire.
De nombreuses situations tapissent bien des circonstances de la vie et soulignent les différences entre les intentions et leurs applications. Notre République affiche trois mots qui, s’ils devenaient réalité, changeraient totalement la vie dans la société. Ces trois mots sans cesse répétés avec une apparente conviction, qui serait capable de les faire se concrétiser ? La devise : « Liberté, Egalité, Fraternité » est sublime. Correspond-elle à une utopie ou est-elle trahie par ceux qui la proclament sans trop y croire ?
« La Liberté » est une notion de relativité. Il y a des libertés… et en nous comparant à bien d’autres peuples nous constatons que nous bénéficions des plus importantes ; mais pas de toutes. Un seul exemple est à citer. En France il n’y a pas de censure officielle. Nous avons la liberté de tout dire… mais seulement à la condition que personne ne nous entende. Celui qui a des idées à exprimer, même si elles leur application serait susceptible d’être utile ou d’améliorer des conditions de vie, ne pourra les diffuser que s’il possède les moyens financiers ou les relations qui ouvrent les portes des grands medias. Prêcher dans le désert est hypocritement autorisé. Depuis peu nous avons internet et les blogs qui gratuitement nous mettent en contact avec toute la planète. On peut se demander si cela durera quand on constate les conséquences lorsque des peuples asservis peuvent ainsi se rassembler et agir vers leur liberté… souvent confisquée par la suite.
« La Fraternité » serait belle si elle s’exprimait par des actes fraternels à la façon de Coluche… Les élans sincères existent et se manifestent dans des actions humanitaires que les gouvernements sont incapables de mener à bien. Oui, la Fraternité existe chez les petits, les sans grades, qui ont à cœur de participer à des quêtes pour lutter contre des maladies ou les conséquences de catastrophes. Chez les autres, chez ceux qui mènent le monde, le mot Fraternité se transforme souvent en « copinage »… et je pourrais citer bien des exemples pitoyables.
Liberté et Fraternité ne pourraient réellement exister que si régnait une certaine Egalité. Il ne peut pas s’agir d’une égalité absolue. Il y aura toujours des grands et des petits, mais la réduction de certaines inégalités serait possible alors que s’accroissent les différences entre les riches de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres.
En 1789 une tentative de « suppression des privilèges » a été amorcée. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ?
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