03 juin 2012
L’ABOLITION DES PRIVILEGES
Dans la nuit du 4 août 1789 les révolutionnaires prirent une décision qui était en elle-même toute une révolution. Ils décidèrent de supprimer les privilèges dont bénéficiaient depuis plus de mille ans les seigneurs féodaux.
Il faut tout de même préciser que tous ne partagèrent pas cette décision de gaîté de cœur. Depuis la prise de la Bastille, la population inquiète craignait que les nobles parviennent à conserver encore des droits leur permettant d’asservir les paysans. En province des châteaux avaient été pillés et il fallait rassurer le peuple.
Les privilèges étaient souvent l’acceptation par la France de certaines habitudes qui avaient cours dans une province lorsqu’elle se rattachait à la France. Les seigneurs étaient gagnants, mais pas les populations.
Dans un élan de quasi unanimité les représentants des français décidèrent d’abolir ces privilèges dans une séance mémorable qui se termina vers deux heures du matin. Ils calmaient ainsi des élans belliqueux et assuraient leur relative tranquillité. Nous savons combien des privilèges affichés excitent les colères et sont capables de faire naître des désordres, des révoltes et des révolutions. En France on peut remarquer avec humour que « cette abolition n’a jamais été abolie ». Non, mais d’autres privilèges se sont peu à peu mis en place et nous n’en manquons pas en ces premières décennies du XXIème siècle.
Il n’a pas été fait grand cas de cette nuit du 4 août et la République a préféré fixer sa fête nationale en commémorant l’héroïque prise de la Bastille qui, de l’avis de la plupart des historiens, n’a été qu’une opération sans grande importance, si ce n’est le symbole d’avoir enlevé à la royauté une prison qui était alors presque vide.
Depuis, la France fête cet exploit lors de sa fête nationale chaque année le 14 juillet. C’est l’été, souvent il fait beau et la température est agréable. La foule se masse et applaudit l’armée française tandis que les plus hautes autorités s’affichent à la tribune officielle. Parfois des chefs d’Etats sont invités pour admirer notre force et notre organisation. Ce ne sont pas toujours les plus recommandables… mais ceci est une autre histoire.
Comme il serait beau et noble de choisir la date du 4 août pour notre fête nationale en souvenir de l’abolition des privilèges. Le 14 juillet pourrait être conservé pour être, par exemple, la fête de l’armée française. Bien sur il en couterait un jour férié supplémentaire au mois d’août. Mais comme en cette période de l’année de nombreux salariés sont en vacances, la dépense ne serait pas exorbitante. Beaucoup plus onéreuse est actuellement la résurgence de privilèges qui ont échappé à la nuit du 4 août ! …
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