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10 mai 2012

IL Y A SERMENT ET SERMENT.

 

   Le serment prêté solennellement créée une obligation qui se perpétue tout au long de l’existence. C’est une mise en condition sans limite de temps qui est couramment utilisée par les états totalitaires… et par les autres. Celui ou celle qui prête serment que ce soit dans la police, dans la gendarmerie ou dans l’armée, s’engage à obéir sans état d’âme car l’ordre ne peut être ni discuté, ni remis en question. C’est noble ; mais c’est dangereux car tout peut évoluer, même les motivations et les qualités de ceux qui donnent ou transmettent les ordres…

   Toutes les grandes institutions font prêter serment. Il en est ainsi pour les magistrats et pour les médecins avec le fameux « serment d’Hippocrate » qu’il serait bon de se rappeler de temps en temps. Un garde-chasse est « assermenté » comme le contrôleur d’une administration. C’est là que parfois nous allons d’un excès de solennité vers un excès de banalité.
A titre d’anecdote rigoureusement authentique je citerai la prestation de serment d’un contrôleur d’une caisse d’allocations familiales dans les années 1970. Ce contrôleur rédigeait des rapports qui devaient être pris en compte par la direction de cet organisme et par son conseil d’administration. En conséquence la direction régionale de la sécurité sociale décida qu’il devait être assermenté.

   Il se présenta au tribunal où lorsqu’il attendait le magistrat dans une grande salle d’audience vide, un avocat vint discuter avec lui. Ce personnage regrettait le manque de solennité de cette prestation de serment et vantait les mérites du « décorum » qui n’existait plus. Un homme entra, en complet veston, et s’excusa car il n’avait pas trouvé de texte correspondant à la situation. Il expliqua qu’il avait choisi un texte de prestation de serment utilisé pour les prestations de serment dans « la propriété industrielle ». Le texte fut lu par le magistrat et répété par le contrôleur qui jura et prêta serment d’en respecter toutes modalités. Entre autres, il s’engageait à « ne jamais révéler les secrets de fabrication ».

   De retour à son bureau il alla déclarer à son directeur qu’il avait prêté serment devant un magistrat. Mais il lui précisa que dans le cadre des activités de la CAF il ne pourrait lui être demandé de donner des « cours d’éducation sexuelle » … car il lui était désormais interdit de révéler les secrets de fabrication !  Cette prestation de serment banalisée et même ridiculisée se termina par un éclat de rire.

   Ce qui n’empêcha pas le dit contrôleur de présenter sa carte de « contrôleur assermenté » dans certaines occasions professionnelles.

 

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