Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14 juillet 2012

L’ABOLITION DES PRIVILEGES ( 5 )

 

Dix ans après le vote de la loi instituant un diplôme d’Etat pour l’enseignement de la danse, en 1970 le ministère de la culture a décidé de prendre le dossier en mains. Il a été créé une commission chargée d’étudier et de mettre au point un texte de loi acceptable par tous. Il est dit souvent que pour enterrer un dossier il suffit de créer une commission. Je ne l’ignorais pas, mais je savais que ce ministère, sollicité par toutes les associations et par les professeurs de danse, voulait travailler sérieusement. La fédération française de danse m’a demandé de participer aux travaux de cette commission présidée par Marcel Landowsky qui était directeur de la musique et de la danse au ministère. Cet homme, célèbre en tant que compositeur, était à la fois compétent, très humain et d’un contact chaleureux. Durand deux années les réunions se tinrent au ministère, rue Saint Dominique à Paris, environ tous les deux ou trois mois… et c’était pittoresque.

Edmond Linval, ancien professeur à l’Opéra de Paris, avec qui j’avais créé la Fédération Nationale de Danse Educative et professionnelle, siégeait à mes côtés et nous observions avec un certain humour les manœuvres de vedettes de l’Opéra qui voulaient s’octroyer des privilèges dans l’enseignement de la danse…

 

Le texte de la première loi de 1960 qui servait de base à nos travaux commençait par cette phrase : « Nul ne peut enseigner la danse contre rétribution, s’il n’est titulaire du diplôme d’Etat. » Nous étions plusieurs à souhaiter une modification, car pouvoir « enseigner sans diplôme si on est ou se prétend bénévole » nous paraissait un véritable privilège risquant de favoriser des incompétences. C’est avec Linval que j’ai été reçu au ministère de la culture par un juriste, Monsieur Chabot. Il comprenait nos arguments, mais il nous a démontré que c’était la Constitution qui exigeait de maintenir ce privilège en précisant : « contre rétribution ». En effet notre Constitution indique qu’il est possible de règlementer une profession, mais pas une activité.

 

Malgré les efforts des uns et des autres, ce n’est que vers la fin des années 1980 qu’un diplôme d’Etat a été établi et rendu obligatoire. Ce qui fait qu’une loi votée à l’origine en 1960 n’a règlementé la profession de l’enseignement de la danse que plus de vingt ans après !

Que je sache, aucun de ceux qui avaient participé au vote en 1960 ne s’est ému de ce retard. Ils avaient fait leur travail et la suite ne les concernait plus…

Les commentaires sont fermés.