Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17 avril 2012

DU GENOCIDE A LA REPENTANCE

 

  Les génocides sont exécutés sous des prétextes qui veulent paraître nobles mais qui n’estompent pas des motivations sordides pour des pratiques barbares. Les guerres de conquêtes coloniales prétendaient apporter la civilisation à des populations et leur offrir les vertus de nos religions. Elles détruisirent de véritables civilisations, firent sombrer des peuples dans une misère qu’ils connaissent encore et n’offrirent à terme que le remplacement des colonisateurs par des dictateurs qui ont été mis en place. Comme c’est le cas la plupart du temps, tout n’est pas aussi sombre ; mais les figures des véritables humanistes sont submergées par celles des affairistes.

  Selon leur bord, les historiens ne sont pas d’accord face aux mêmes évènements. Certains se demandent encore si les massacres du Rwanda peuvent être qualifiés de génocide… et qui doit en assumer la responsabilité…

  On ne peut être que scandalisé en entendant parler du « pays défenseur des libertés » - du moins qui se prétend tel –, qui n’existait pas et s’est constitué au moyen d’un immense génocide dont furent victimes les amérindiens. Il a débuté  au XVIème siècle et les rescapés que nous connaissons vivent aujourd’hui dans des « réserves » ou dans des forêts amazoniennes que notre civilisation leur dispute. Les conquistadors se sont retirés mais les vestiges de leurs conquêtes sont toujours visibles dans l’or qui a enrichi, entre autres,  les magnifiques cathédrales d’Espagne.

  Et chez nous, en cette terre de réelle liberté qui constituait autrefois l’Occitanie, au sud de la Loire !  Tous les châteaux des régions où vivaient les Cathares ne sont que des ruines exposant aux touristes leurs pitoyables squelettes. Les envahisseurs venus du nord ont utilisé un prétexte de religion pour  se rendre coupables d’un génocide qui fit des milliers de morts sur les bûchers de l’Inquisition. Les guerriers du nord contre les poètes du sud remportèrent une victoire qui n’est pas glorieuse. Ils s’emparèrent des terres et des biens et détruisirent une noble civilisation. Aujourd’hui, au nord, les châteaux de la Loire sont synonymes de beauté et de luxe.

  S’il existait une justice…

  Il y a quelques années de cela, le pape Jean-Paul II évoquant les crimes et génocides commis au nom de la religion catholique, avait exprimé sa « repentance ». C’est un progrès, c’est une bonne intention ; mais l’enfer en est pavé. Quand on pense à la civilisation des Aztèques anéantie avec son peuple victime d’un terrible génocide, on est en droit de trouver « la repentance » un peu trop facile, même si elle est sincère. Au Mexique les descendants des Aztèques vivent dans des situations misérables, alors que l’or de leurs ancêtres est visible chez les descendants de leurs tortionnaires.

  Comme ce serait réconfortant si les bénéficiaires d’anciens génocides, quels qu’ils soient, acceptaient d’en abandonner les profits pour restituer ce qui a été volé autrefois. Ils rétabliraient la mémoire de leurs ancêtres et se dépouilleraient du superflu pour offrir le nécessaire, et parfois l’indispensable, à des populations malheureuses et sans réelle rancune.

  Ne rêvons pas… même si le crime de « génocide » est imprescriptible. En théorie il suffirait qu’un tribunal international décide  de le condamner et d’exiger une réparation à auteur du « préjudice subi ». Mais la justice n’est pas une des caractéristiques de notre civilisation.

 

Les commentaires sont fermés.