20 mars 2012
DE GENOCIDE EN GENOCIDE
Faut-il que nous ayons la mémoire courte pour ne pas tenir compte des leçons de l’histoire, de ses massacres et de ses génocides
Alors que le prétexte du « principe de précaution » est mis en avant pour se libérer de responsabilités plus ou moins lourdes, il n’intervient que très mollement lorsqu’il s’agit du danger nucléaire qui maintenant se disperse sur toute la planète Il est certain que les grandes puissances s’efforcent de limiter l’accès à la bombe atomique pour les pays qu’elles jugent dangereux ; comme si elles-mêmes ne l’étaient pas !
Mais l’industrie du nucléaire présente plus de danger pour les pays qui accumulent les usines de production sur leur territoire que pour ceux qui craignent d’être victimes d’attaques nucléaires Avec cynisme on est protégé par « l’équilibre de la terreur », car personne n’est à l’abri d’éventuelles terribles représailles.
Quels que soient les prétextes invoqués par ceux qui trouvent un intérêt à poursuivre cette fuite vers les catastrophes, rien ne peut justifier de prendre le risque de sacrifier plusieurs générations, si ce n’est la folie, la cupidité et l’égoïsme de ceux qui pensent pouvoir échapper aux irradiations pernicieuses, invisibles, mortelles et capables de polluer pour plusieurs siècles une grande partie de la planète. Ainsi des responsables qui se mobilisent contre des dictateurs pour punir leurs massacres, se préparent à laisser se déclencher des évènements bien plus tragiques qui pourront être qualifiés de génocides.
Nous savons que ces gens-là ne voient les responsables de tueries que chez les autres. Sont-ils ignorants ou hypocrites ? Quand on se permet d’imposer à des populations la reconnaissance de génocides du passé, alors qu’on a les mêmes taches sur les mains, on se trouve mal placé pour donner des leçons. Il est évident que personne n’est dupe et que chacun soupçonne les arrières pensées politiques et électoralistes qui déterminent le choix d’un génocide ou d’un autre. Le cynisme fait exploiter les malheurs vécus par des populations. Dans ce vaste embarras du choix, pas question de tous les dénoncer.
On a tenté de nous imposer la reconnaissance du « génocide de l’Arménie » et de sanctionner ceux qui ne se soumettraient pas à ce dictat. Qui peut s’arroger le droit de définir quel est le génocide qui doit être reconnu et ceux qui doivent être ignorés ? Dans notre pays une telle manœuvre était absolument anticonstitutionnelle et les hautes autorités de la République ne l’ont pas acceptée. Ceux qui ont proposé cette loi sont-ils des ignares ou des politiciens qui considèrent que les français sont des demeurés ? Je ne me permets pas de porter un jugement sur le fond, car tout génocide quand il est prouvé est condamnable, mais sur la forme qui est l’utilisation abusive de bons sentiments.
Il y a beaucoup d’autres génocides tout aussi importants et toujours ignorés. Va-t-on condamner les naïfs qui souhaitent la reconnaissance de tous les génocides ? Ce serait simple devoir de justice. Mais qui va être reconnu capable de définir quels sont les massacres qui doivent être qualifiés de génocides ? Nous savons que les historiens ne sont pas d’accord. Vont-ils avoir l’audace de répertorier les bons et les mauvais génocides ?
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