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12 décembre 2011

LA DEMESURE (2)

 

  Les plus nobles symboles de notre civilisation sont ébranlés par des massacres que rendent possibles des techniques d’un progrès fragilisant les plus puissants. Les réactions quasi unanimes sont des cris de vengeance, de haine et de mort. Punir les crimes est une absolue nécessité, mais prendre le risque d’ajouter des massacres d’innocents à ce qui fut à New York un abominable acte de barbarie, c’est accélérer le mouvement d’un engrenage qui nous entraîne vers notre perte. Et cet engrenage a été déclenché. A la recherche hypothétique d’armes nous plaçant dans une situation de danger qualifié d’imminent, les forces s’auto qualifiant de « forces du bien » ont attaqué brutalement des populations qu’elles considéraient comme étant les « forces du mal ». Le but affiché n’a pas été atteint mais des milliers d’innocents ont été atrocement sacrifiés par ceux qui se disent « les champions de la justice, de la liberté et les justiciers de notre civilisation » !  L’hypocrisie à peine voilée a permis  à des intérêts sordides de s’imposer sous le prétexte de nobles sentiments.    

 

  La douleur dans l’horreur risque d’être, comme la peur, une mauvaise conseillère. Bien sur, les moyens  de punir, d’exercer des représailles et de se venger existent de tous côtés et ne manquent pas de tenter ceux qui ont subi, ceux qui ont peur et ceux qui veulent rétablir un prestige ébranlé. Toute faiblesse pourrait être fatale face à des forces plus ou moins occultes et sans le moindre scrupule.

 

  Dans l’exaspération d’une tragédie, ces forces sont-elles mieux évaluées que l’ont été leur possibilité de commettre des actes dont elles ont fait la démonstration ?  Les réactions peuvent créer des enchaînements encore plus tragiques à notre époque où existent de vastes arsenaux aux mains d’on ne sait qui, avec des armes nucléaires, des armes bactériologiques ou chimiques et peut-être des armes psychiques. Ce pourrait être un désastre planétaire sans précédent…  Oui des « armes de destruction massives » existent. On les cherche là où on ne les trouve pas alors qu’on sait où bon nombre sont stockées. Le courage des justiciers ne va pas jusqu’à attaquer ceux qui les possèdent. D’ailleurs, quelle justice ou quelle morale autorise-t-elle une quelconque puissance à s’arroger le pouvoir d’interdire à d’autres de posséder ce qu’elle détient pour détruire et pour tuer ? 

 

  Un proverbe nous prévient : « Qui sème le vent récolte la tempête ». Y ont-ils pensé ceux qui ont armé des chefs de guerre en leur donnant les moyens de défendre des intérêts contradictoires et réversibles ? ...

 

  Réversibles… deux mots terribles en un seul: « revers et cibles »… C’est le langage des oiseaux… Ils furent terrifiants ces sinistres oiseaux de métal  qui le 11 septembre 2001, dans les « revers » de la politique, prirent pour « cibles » et détruisirent les tours d’une Babel où le langage de l’argent avait créé une tragique confusion des langues, des pensées et des idéaux.

 

  Les grands financiers s’en relèveront… Mais les milliers de victimes modestes dans leur anonymat auront une fois de plus payé de leur vie les erreurs et les crimes qui de la tempête passent aux cyclones des vengeances et des colères longtemps accumulées.

 

  Septembre noir de l’an 2001 !

  Et voici que l’insouciance de responsables, protégés par les méandres de règlements que des « intérêts supérieurs » savent parfaitement interpréter, ajoute l’horreur à l’horreur. A Toulouse, une usine explose au cœur de la ville et d’autres victimes innocentes paient encore un lourd tribu aux profiteurs sans visages qui eux aussi s’en relèveront.

 

  L’an 2001 nous a fait entrer dans un millénaire inquiétant. 2002 a connu de nombreuses catastrophes naturelles qui n’excluent pas la responsabilité des hommes. Des réunions ont rassemblé des responsables. Ils ont beaucoup parlé mais la cupidité des plus puissants a soumis les moins forts à la résignation et à l’inertie. Tous les signes nous assaillent. La nature se révolte avec des inondations dévastatrices, des incendies allumés par des fous et propagés par la violence du vent, des volcans qui s’éveillent, des terrains qui tremblent ou qui s’affaissent et des conditions climatiques déjà surprenantes.                                                                                                                                             

 

  Et voici 2003. Tous les dangers se précisent. Une industrie qui pollue les plages et les océans, des usines qui menacent la vie des populations avec des risques permanents d’explosions, de gaz mortels, de pollutions et de stockages imprudents.

 

  Et les usines tournent. Et le progrès est en marche… soi disant pour notre bien-être. Mais ce bien-être n’est que pour quelques uns, alors que pour tous les autres ce ne peut être que la destruction. Cependant, la nature semble entreprendre une révolte active et une colère destructrice contre cette espèce humaine qui prétend la dominer… Nous ne sommes pas assez sages pour tenir compte de ses messages.

 

  Bousculant ses habitudes elle a déclenché un été précoce particulièrement pernicieux. Tandis que les spécialistes de la météo se félicitaient du « beau temps » propice, disaient-ils, à l’industrie du tourisme…

 

En France une catastrophe humaine qui le cède en rien à l’horreur de la tragédie de septembre 2001 à New York a stupéfié les responsables de la santé de la population. Tous ces grands personnages ont fait une fois de plus la preuve de leur petitesse, de leur incompétence et de leur indifférence. Leurs réactions tardives ne sont intervenues que lorsque qu’ils ont compris que leur position, leur prestige et leur intérêt étaient en jeu. Alors, ils se sont apitoyés, ont parlé de ce qu’ils ignorent en invoquant « la solidarité » et en rejetant leurs fautes sur d’autres moins bien placés pour se défendre. Incapables de protéger les plus fragiles contre les excès de la nature, ils prétendent être en mesure de nous protéger contre d’autres excès en provenance de toute une planète fière de sa mondialisation.

 

    Les risques sont tout autour de nous dans ce monde qui n’a de Dieu que le pouvoir et l’argent !

 

( la semaine prochaine : LA DEMESURE (3)

 

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