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01 décembre 2011

LA DEMESURE (1)

                                              

 

 

 

 

 

Les descendants de Noë tentèrent d’escalader le ciel

et la tour qu’ils construisirent est devenue le symbole

de l’orgueil des hommes.

Le châtiment intervint avec la confusion des langues

qui fait que les humains ne se comprennent plus.

Il y a bien longtemps de cela …

 

 

 

Aujourd’hui, au vingt et unième siècle de notre ère,

depuis des tours tout aussi vulnérables

que la tour de Babel,

tout le monde parle et projette sa voix sur toute la surface de la terre

sans toutefois se faire entendre.

 

Depuis Babel, la confusion n’a cessé de régner.

 

 

  En passant d’un millénaire à un autre, nous avons eu l’impression que rien de particulier ne marquait cet événement. Nous vivons dans une période d’insouciance où nous ne pouvons plus imaginer ce que pourrait être une accélération des difficultés, des drames et des tragédies. Parfois des évènements tentent de nous le rappeler quand on nous parle de rigueur, d’austérité, d’efforts et de courage…

  Le grand public, accaparé par des intérêts superficiels, se passionne pour « la baballe », qu’elle soit ronde ou ovale, à lancer dans un panier ou au-dessus d’un filet et les richissimes professionnels qui se la disputent deviennent des héros.

  Pendant que les désinformateurs de service nous abreuvent de leurs tendres émissions aussi bêtes que méchantes, que leurs séries policières et hospitalières nous font trembler par leurs suspens éculés et leurs larmoyantes sensibleries, le monde, qui n'est pas virtuel, nous prépare de bien tristes surprises.

 

  C’est à peine si nous en évaluons l’importance, bien que nous commencions à en éprouver les funestes effets.

 

  Tout près de nous, une mondialisation sauvage, avide de pouvoir et de dollars, s’attaque au gagne-pain des plus humbles, glorifie le travail à bas prix et a pour seul but de rendre les riches plus riches. Tant pis si les pauvres le sont de plus en plus et si leur nombre ne cesse d’augmenter.

  Des maladies nouvelles affectent les hommes et les bêtes tandis que les scientifiques se glorifient  de leurs progrès en médecine et en chirurgie; bien qu’ils soient loin de compenser les ravages de leurs autres découvertes.

  Nous ne savons plus quelle est la qualité de notre alimentation. Nous savons seulement que des produits dangereux se mêlent à nos aliments. Des scandales parfois nous les révèlent. Nous savons que des expériences se poursuivent en vue de modifier la nature et les plantes en invoquant des progrès qui ne sont pas prouvés. Nous constatons que ceux qui s’élèvent contre ces pratiques sont considérés comme des hors-la-loi, puisque les lois sont encore au bénéfice des plus puissants… et dans ce domaines les exemples seraient nombreux.

  Dans le secret de leurs laboratoires, quelques apprentis sorciers clonent des animaux et se préparent à travailler sur l’espèce humaine en prétendant la servir.

  Mais bien d’autres dangers nous guettent… Tant que la télévision n’en parle pas, chacun se croit en sécurité…

 

  Et puis les éléments se déchaînent comme pour nous prévenir, nous les éternels myopes qui ne voyons que ce qui nous atteint directement. Loin de nous, des génocides sont en cours, des massacres se multiplient, des Etats puissants arment n’importe qui si leur intérêt le leur commande, des armes circulent partout, accessibles et à bas prix, des peuples opprimés et affamés se révoltent et leur colère est attisée par d’autres intérêts qui, malgré les apparences, sont vraiment sans foi ni loi. La violence est partout, individuelle, en groupes organisés et en Etats responsables. Cette violence, physique ou morale commande les agissements d’institutions qui prônent la liberté, l’égalité, la fraternité, la tolérance et encore d’autres nobles idées vidées de leur substance.

                                                                                                              … /

  Pendant ce temps, écrasés de décibels, de tabagisme, de drogues et de fausses valeurs, des populations tentent d’oublier les angoisses qui sournoisement envahissent leur climat. Enfermées dans des séquelles d’idées quasi moyenâgeuses, elles s’inventent des dangers virtuels de « fin du monde » et ne se mobilisent pas pour faire face à « la fin de leur monde », de leur façon de vivre et de leur civilisation. Les dirigeants dont elles dépendent savent mais se taisent, trop occupés par leur carrière, leur prestige et leurs soucis électoraux.

 

  C’est la chute d’une civilisation qui a trahi depuis deux mille ans les plus nobles aspirations qui pourtant demeurent en bien des cœurs.

 

(la semaine prochaine ; LA DEMESURE (2)

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