11 octobre 2007
La faillite morale entraîne toutes les autres
Le mot « guerre » nous atteints fortement car il déclenche l’imagination et des souvenirs douloureux. Un ministre a osé le prononcer et, comme les mots sont à notre merci, son chef a immédiatement expliqué que ce que nous avions entendu n’était pas tout à fait ce qu’il avait voulu dire ; et l’intéressé a modestement confirmé…
Un autre responsable a osé révéler « la faillite » de la France; ce qui n’a surpris personne, si ce n’est le fait qu’un haut personnage – du moins en titre – l’ait affirmé. Même scénario; le grand patron a rectifié le tir et l’intéressé s’est tout aussi modestement incliné. Même topo pour la responsable de nos finances annonçant un plan de « rigueur ». Et tout de suite la rectification venant d’en haut : « Mais non, elle a voulu parler de valorisation ». Il s’agit peut-être de valoriser dans l’austérité… mais ce mot doit être également tabou.
On s’imagine au théâtre Guignol avec des marionnettes inconsistantes dont un bateleur manipule les ficelles: « Bateleur et ficelles » encore des mots lourds de sens, surtout dans ce contexte (en un seul mot).
Pour une faillite, c’est vraiment une faillite ! La faillite financière, et les autres, ont pour cause une pitoyable faillite morale : langage a double ou triple sens, langue de bois imposée, responsables dont nous dépendons qui ne savent plus s’exprimer, autorité supérieure au pouvoir absolu… et infaillible ! … Et nous sommes en droit de supposer que tout cela n’est que la partie émergée d’un gigantesque iceberg ; un iceberg « remarquable » comme il se doit !
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