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29 août 2013

STAGE DE SOPHROMAGNETISME

 Il n’est pas trop tard pour vous inscrire au prochain stage de

 MAGNETISME ET SOPHROMAGNETISME 
 qui aura lieu à Lattes (proche banlieue de Montpellier)

 les 20.21.22 septembre, 18.19.20 octobre,

 15.16.17 novembre 2013 – 1 stage en 3 week-ends.

 Stage animé par CHARLY SAMSOM avec la participation de KAMINA BROCHKA
 Renseignements sur le site de l’Université du temps Présent

 

                     http://www.utp-montpellier-lattes.com

                        ou à l’Université du Temps Présent

                        9 rue Lapérouse – 34970  Lattes Tél : 04.67.64.74.49

11 août 2013

DE LA MEUTE AU TERRITOIRE

 

   Une belle soirée d’été nous invite à profiter de ces instants où le soleil semble se cacher pour que nous puissions apprécier l’air plus frais et les parfums subtils que nous offre la nature. De grands arbres, un vaste bassin avec ses poissons paresseux, de petites constructions en bois et leurs passages au bord de l’eau, une ambiance de paysage asiatique qui invite au calme, à la rêverie et à la convivialité.

 

   Ils ont consacré beaucoup de temps à l’organisation d’un repas associatif dans ce cadre exceptionnel, ces courageux bénévoles. Ils reçoivent les participants avec une gentillesse qui révèle leur authentique désir d’être agréables à tous. Nous sommes parmi les premiers arrivés, car nous ne connaissions pas ce lieu bien caché dans la montagne où l’on n’accède que par des chemins qui n’en finissent pas. Le paysage est exceptionnel et encore différent dans cette région aux multiples visages. Je pense furtivement à l’enthousiasme de Joseph Delteil dans son ouvrage « La belle Aude ». Il  n’a pas connu cet espace bien aménagé ; et je le regrette pour lui.

 

   Sous un abri léger mais efficace pour se protéger d’un éventuel orage, trois tables ont été dressées parallèlement pour accueillir environ quarante personnes. Il y aura les retrouvailles de ceux qui ne se rencontrent qu’une ou deux fois par an et la découverte de ceux que le hasard placera à la même table. Nous apprécions calmement le lieu et nous échangeons quelques impressions avec de vieilles connaissances. Pendant ce temps de petits groupes de convives nous rejoignent et les organisateurs nous proposent de nous installer pour le repas.

 

   Quelques personnes occupent presque toutes les places d’une table, tandis que nous savons que les organisateurs prendront place à une autre table. Par discrétion, nous ne nous sommes pas précipités pour marquer nos places. Mais la table centrale présente une amusante collection de vestes, de foulards, de sacs et de chapeaux de ceux qui ont accaparé toutes les places avant de se rendre au comptoir où un apéritif est servi. En bout de table, il ne reste que deux petites places, apparemment libres.

 

   Sans nous précipiter nous nous apprêtons à nous asseoir quand surgit un cerbère qui nous ordonne avec autorité de ne pas occuper ces places qui sont réservées. Nous observons cette maîtresse femme bien campée devant nous qui nous aboie que toute la table est réservée par un groupe dont les membres ne veulent pas se séparer. Sèchement elle nous dit d’aller nous installer ailleurs. Quand nous lui faisons remarquer qu’il ne reste plus d’autres places, elle nous dit de nous débrouiller et reste figée devant nous. Nous avons peine à ne pas rire devant le tableau pitoyable de  cette mégère hostile, seule à défendre un territoire dont les autres membres de son groupe ne s’occupent pas.

 

   Dans cette indifférence, il est parfois bon de feindre la colère. Nous avons affirmé  notre volonté de nous installer à ces places, sans déclencher d’autres propos que « Allez vous installer ailleurs ! » Bonsoir l’éloquence… Nous lui demandons si cela ne la dérange pas que nous partions ; sans obtenir de réponse. Elle est devant nous immobile, le regard perdu… Nos amis organisateurs nous proposent de les rejoindre à leur table tandis que le groupe au grand complet envahit « son territoire », feignant de n’avoir rien entendu et de ne pas avoir remarqué notre présence. Ah ! la belle hypocrisie !

 

   La meute a pris place sous la protection de son mâle dominant. En l’occurrence, il s’agit d’une femme ; mais à notre époque d’égalité des sexes… Ce mâle dominant nous a offert sa féminité et sa grâce de bouledogue. Il a agi dans le comportement habituel de tous les « cabots », qu’ils soient chiens de salon ou chiens de guerre avec une tendance vers la deuxième catégorie.

 

   Je m’amuse à regarder cette meute s’installer aux places réservées et bien gardées. Et s’ils avaient poursuivi leur rituel ? …  Je les imagine tous, l’un après l’autre, tournant autour de la table et levant consciencieusement la patte pour bien marquer leur territoire. Maintenant ils attendent leur pâtée, car ils sont là pour bouffer et pas pour s’intéresser aux personnes assises dans le même espace. Aucun contact ; même pas un regard. Quand deux musiciens s’efforceront de créer une ambiance conviviale, ils participeront, à leur façon. Ils taperont dans leurs mains. C’est probablement tout ce qu’ils savent faire en commun ; et pas toujours dans le rythme. Ils ont vu ça à la télévision et ils doivent comprendre que « ça fait tendance ».

 

   Même en leur tournant le dos, de ma place je les imagine encore dans des situations canines que je n’ose pas décrire. Le mâle dominant a cru me dominer, mais c’est à ses dépens que je m’amuse bien ; tant pis pour sa meute.

 

   Et puis les associations d’idées interviennent, se succèdent et se mélangent pour aboutir à de curieuses réflexions. Chez les humains, un mâle dominant peut être grotesque et ridicule ; mais il peut aussi être dangereux s’il est porté par des meutes disciplinées qu’il sait galvaniser. Il arrive que des toutous excédés par l’esprit d’indépendance de leurs contemporains hors meutes appellent de leurs vœux le mâle dominant providentiel, celui qui fera régner l’ordre et mettra tous ces individus au pas. Qui cherche trouve. Et la marche au pas, avec des uniformes pour se différencier des autres, se transforme souvent en une course vers des tragédies dont l’Histoire nous rappelle les terribles évènements… Comment du banal exemple d’un repas peut-on finir par raviver le souvenir des fantastiques conflits engendrés par l’apparente banalité des idéaux et des comportements de mâles dominants ?

 

 

   Ici, dans cette région à la fois douce et rugueuse, un mâle dominant, qui pourtant fut canonisé, a créé une meute enragée dont il n’a pu freiner les élans criminels. Les cicatrices en sont toujours visibles. Il est dit que l’homme ne maîtrise jamais l’égregore qu’il a créé. Emportée par leur frénésie de meurtres, aidée par des intérêts qui n’avaient rien de spirituel, cette sinistre meute se donnait pour nom « les chiens de Dieu ». Pendant des siècles ceux qui n’acceptaient pas cette loi de la meute et du territoire ont vécu dans la peur, le feu et le sang, dans l’absence de liberté et de dignité. Ils étaient étouffés par de sinistres aboiements. Quand ils leur échappaient, ils respiraient difficilement. Ils vivaient dans la crainte des bûchers ; toujours dans l’inquisition…

 

 

   C’est du passé lointain. Mais les tragédies se sont renouvelées, pour d’autres idéaux. S’il est vrai que l’Histoire nous impose des cycles, nous devons observer prudemment les prémices de nos lendemains…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Charly SAMSON

 

11 juillet 2.013