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22 juillet 2013

CANICULE

Actuellement le mot canicule alimente les conversations et les projets de vacances. Il évoque la mer, la plage, les jeux, le farniente et l’indolente douceur de vivre. Au cours de l’été 2003 les charmantes présentatrices de la météo à la télévision nous alléchaient joyeusement en commentant une canicule nous apportant le soleil, la chaleur et les multiples délices de « la belle saison ».

Cette euphorie n’était qu’illusion car la canicule frappait mortellement des milliers de personnes qui n’avaient pas la possibilité de s’en protéger…

 

Bien des questions ont été posées. Pourquoi et comment une telle hécatombe quand on attendait des joies annoncées ? Cet événement est-il exceptionnel ou devons-nous nous attendre à subir les mêmes méfaits ? Enfin, pourquoi cette outrance climatique porte-t-elle ce nom : la canicule ?

 

Ce mot est d’origine latine ; « canicula » signifie petite chienne. Curieuse utilisation d’un animal sympathique et fidèle pour désigner l’ambivalence d’une saison… Ce n’est pas sans raison.

La responsable de la canicule, c’est la constellation du chien dont la principale étoile est Sirius. Quand cette étoile apparaît le matin en même temps que le soleil, ce qu’on appelle son lever héliaque, elle annonce une période importante de l’année, une période qui est symbole de vie pour les uns et symbole de mort pour les autres.

Sirius est l’étoile la plus brillante et son nom d’origine grecque signifie « éclatant ». Elle est aussi la plus proche de la terre, à une distance de 8,8 années lumière.

Dans l’Antiquité le lever héliaque de Sirius était un phénomène attendu par les égyptiens. Un matin, avant l’aube, alors que le soleil n’était pas encore visible, Sirius leur apparaissait dorée par les rayons de l’astre qui accompagnait son lever. Cette étoile qu’ils nommaient Sopdet leur annonçait le début de la crue du Nil qui allait fertiliser leur sol et permettre les récoltes indispensables.

Plus tard les Romains ont vu en ce lever un présage néfaste annonçant des périodes de sécheresse et de propagation des fièvres paludéennes. Horace dit de la canicule : « elles est l’astre détesté des agriculteurs ». Virgile qualifie Sirius de « torride » et Hésiode précise : « elle brûle la peau, la tête et les genoux. »

Le lever héliaque de Sirius se produisait dans l’Antiquité aux alentours du 20 juillet. Plusieurs versions tentent d’expliquer pourquoi on lui a donné ce nom : étoile du chien. Pour Hésiode, elle est Orthros le chien à deux têtes tué par Héraclès. Pour d’autres, il s’agit d’un des lévriers d’Artémis, la grande déesse chasseresse. De nombreux parallèles sont établis entre Artémis et Marie-Madeleine dont la fête est fixée au 22 juillet, au moment de la canicule…

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