02 septembre 2012
LE MUR
3-DES MURS, DU BETON, DU BITUME.
Officiellement, « on » se soucie de l’environnement en paroles, mais pas toujours en actes. La localité dans laquelle j’admire d’être environné par un mur affiche ces bonnes intentions. D’ailleurs à proximité un « conservatoire du littoral » a été créé. C’est encore une bonne intention qui doit faire partie de celles qui tapissent l’enfer, car cette création fut bien tardive. Que n’a-t-on créé ce conservatoire avant les années 1960 ? « On » a attendu qu’aient accompli leurs forfait les promoteurs, les bétonneurs et les bâtisseurs de murs et de tours en formes de pyramides.
Je me souviens des paysages avant le saccage du littoral languedocien et son envahissement par « les folies » de béton. (A une époque pas très lointaine, on appelait « folies » des constructions de charme en dehors des villes pour abriter des rencontres et des réunions souvent libertines.)
Depuis Palavas jusqu’au Vidourle, à l’entrée de la Camargue, on admirait des vagues et des vagues. Il y avait les vagues salées de la mer et les vagues parfumées de soleil des vastes dunes de sable fin. Ces dunes séparaient les flots de la méditerranée et les étangs par des étendues à perte de vue ; un désert d’une impressionnante beauté.
De ce sublime désert, des gens venus d’ailleurs, des gens motivés par leur soif de profits et soutenus par les pouvoirs en place, ont décidé de faire « une nouvelle Floride ». J’ai en mémoire les commentaires des médias qui applaudissaient au développement économique d’une région… Savaient-ils que les enrichissements ne seraient pas pour cette population, mais pour une « immigration » saisonnière ou permanente ignorant tout des paysages dévastés.
Comme c’est souvent le cas la population n’avait pratiquement pas son mot à dire.
Mais une autre population tenta de contrarier le projet. Les moustiques vivaient là depuis des siècles. Ils étaient innombrables et actifs et semblaient établir une différence entre « les étrangers » et les gens de la région qu’ils épargnaient. Les bétonneurs savaient qu’ils possédaient les moyens de vaincre ces bestioles qui se croyaient chez elles. « Lève-toi de là que je m’y mette ». On n’arrête toujours pas d’appliquer ce principe qui confirme que « la raison du plus fort est toujours la meilleure ».
La démonstration a été efficace… et pas seulement pour les moustiques. Des produits contenant de puissants poisons alors autorisés, ont pollué les rivages, les étangs et les dunes.
Ces rivages avaient connu d’autres bétonneurs entre 1942 et 1944. Ceux-là avaient parsemé la côte de solides bunkers dont il reste encore des vestiges. Ils avaient aussi semé des champs de mines sur les plages et dans les dunes. Petit à petit le paysage avait repris ses droits… jusqu’aux années 1960…
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